Les nouvelles mobilités – JMU 2014 – SFU Nord-Pas de Calais et Picardie

Les derniers kilomètres étaient d’ailleurs l’objet du dernier débat, axé sur les nouvelles mobilités. Compte-tenu notamment de leur coût important, le développement de transports en commun « lourds » performants apparaît de plus en plus problématique. Les collectivités s’interrogent donc sur d’autres modes de déplacement accessibles à tous, comme le co-voiturage, le vélo, la marche à pied. Pierre Lebrun, architecte dplg et chef du service Politiques de déplacement à Lille Métropole Communauté urbaine, a exposé le travail réalisé par la CU de Lille sur ce sujet. La question s’est posée de développer un tram-train, qui aurait nécessité un investissement de l’ordre de 600 millions d’euros. Le coût important de cette solution relativement au budget global transport, qui a vu la part de son coût de fonctionnement s’accroître régulièrement quand les dépenses d’investissement restaient maîtrisées, a conduit à faire un autre choix autour de la mobilité douce.

Extrait Lille dépenses fonctionnement

EXTRAIT DE LA PRÉSENTATION DE PIERRE LEBRUN, ARCHITECTE DPLG ET CHEF DU SERVICE POLITIQUES DE DÉPLACEMENT À LILLE MÉTROPOLE COMMUNAUTÉ URBAINE

L’objectif du plan de déplacement urbain 2010-2020 est de faire des déplacements piétons le premier mode de déplacement. Ainsi, toutes les démarches entreprises vont dans le sens de la facilitation de la marche : des panneaux indicateurs maillent les quartiers afin de s’orienter facilement et de connaître les temps de parcours, et toutes les voiries gérées par la communauté urbaine seront mises aux normes pour les personnes à mobilité réduite, pour un budget de 125 millions d’euros. A travers cette démarche, l’objectif est de profiter de ces travaux pour améliorer l’espace à destination de tous en soulageant la détresse de quelques-uns.

Le réseau de pistes cyclables, morcelé, est également en cours de développement. Actuellement, seuls 2% des habitants ont recours au vélo pour se déplacer. 75 millions d’euros sont nécessaires pour aménager un réseau continu et hiérarchisé, plus sûr et agréable : grâce à cet investissement, la communauté urbaine espère développer considérablement l’usage de ce mode de transport.

Lille modes doux

EXTRAIT DE LA PRÉSENTATION DE PIERRE LEBRUN, ARCHITECTE DPLG ET CHEF DU SERVICE POLITIQUES DE DÉPLACEMENT À LILLE MÉTROPOLE COMMUNAUTÉ URBAINE

Enfin, le covoiturage et l’auto-partage sont aussi promus dans le but de réduire le nombre de véhicules se déplaçant aux heures de pointe dans la même direction. Ces choix, moins coûteux et mieux répartis sur tout le territoire, assurent certainement une plus grande équité de traitement puisque tous les habitants, au quotidien, sont amenés à se déplacer sur de courtes distances (les études menées lors de l’élaboration du PDU ont montré que 2/3 des déplacements quotidiens sont inférieurs à 3 kilomètres) .

Le débat qui a suivi a permis notamment, à propos des aménagements mis en œuvre pour une meilleure accessibilité des espaces publics aux handicapés, de proposer d’élargir la réflexion en travaillant non pas sur des actions de réparation de la voirie, mais plutôt en élaborant un projet qui vise à améliorer l’espace de tous tout en soulageant la détresse de quelques uns.