SFU-OPQU & APERAU à l’Institut de la ville durable (Vivapolis-IVD)

En mars 2016 la SFU a adhéré à l’Institut de la Ville Durable. La SFU a proposé à l’OPQU ainsi qu’à l’APERAU -qui ont accepté- de faire adhésion commune pour faire entrer l’urbanisme de façon décisive au sein de l’IVD. En avril, notre groupement a été candidat au conseil d’administration de l’IVD, en tant que représentant du collège des « experts et autres acteurs de la ville ». Il y a trois autres collèges (ou sphères) représentant l’Etat, les collectivités et les entreprises. C’est un projet partenarial, public, privé et associatif. Le nombre de membres du CA étant limité, nous avons associé notre candidature à celle de WWF. Dominique Lancrenon, présidente d’honneur du ECTP-CEU est notre représentante.

Qu’est-ce que l’Institut de la ville Durable ?
Ce n’est pas un hasard si les villes sont au cœur des enjeux de la COP 21. Dès 2030, près des deux tiers de la population mondiale vivra dans les villes qui produiront 75% des émissions de gaz à effet de serre. De fait, l’objectif de rendre les villes plus durables est aujourd’hui largement partagé par les acteurs français, publics et privés, qui ont développé de nombreuses initiatives en ce sens ces dernières années.

Dans son rapport remis au Gouvernement le 30 octobre 2014, Roland Peylet a mis en évidence l’intérêt stratégique de renforcer en France l’approche partenariale de la ville durable, préconisant notamment la création d’une structure dédiée.
« La principale mission [de cette structure dédiée] sera d’assurer le soutien, la coordination, la synthèse, la capitalisation et la diffusion des initiatives, de former en bref le bras de levier de la politique publique de la ville durable. Transversal dans ses approches, il sera à la disposition de tous les acteurs concernés agissant chacun dans le cadre de ses attributions, et facilitera en ce sens la coordination entre eux. Il assurera pour leur compte l’initiation de projets et le suivi et l’évaluation de ceux-ci, afin de valoriser les savoir-faire éprouvés en France, de les exporter et d’en susciter de nouveaux. Il effectuera la capitalisation des données recueillies afin de mesurer la contribution des opérations d’aménagement durable à la transition énergétique et écologique des territoires »

(extrait de l’historique sur le site de VIVAPOLIS-IVD)
L’Institut de la ville durable (IVD) se met en place en intégrant VIvapolis, autre association d’initiative ministérielle. Les différents présupposés de ces organisations (« assembler des briques technologiques » faire connaitre et vendre à l’étranger « la ville durable à la française ») ne correspondent guère à ce que nous estimons devoir être l’urbanisme et la pensée d’un territoire durable. Nous l’avons déjà exprimé fin 2014 à l’occasion des séminaires de préfiguration de l’IVD. A l’automne 2015, quatre urbanistes de la SFU ont participé aux séminaires de préfiguration de l’IVD. Ils ont porté nos positions:

Trois positions de fond issues des débats de la SFU et de la synthèse des JMU :
1) la ville durable est humaine dans sa construction, pas seulement dans sa finalité. Elle n’est pas faite de « briques technologiques » assemblées, mais d’espaces et d’humanités.
2) elle est obligatoirement liée au monde et à tous les territoires. Le modèle isolé ne peut valoir que pour un temps d’expérience provisoire (comme les premiers éco quartiers)
3) sa relation à l’international doit se construire dans les deux sens. Une ville qui ne serait que vitrine des technologies française serait vouée à l’échec (y compris sur le plan commercial) car trop contradictoire avec les objectifs et les enjeux du développement durable. La ville durable française et donc l’institut de la ville durable lui aussi, doivent être construits pour recevoir et pour échanger, avec modestie, ‎au moins autant que pour promouvoir.

Nous ne sommes pas membres de l’IVD seulement pour y faire valoir une position éthique des urbanistes, mais surtout pour échanger avec les autres acteurs et partenaires de la ville et du territoire, pour partager des projets, par exemple les formations, conduites par la SFU en France dans le cadre du projet européen SPECIAL, pour porter en France et à l’international la recherche francophone en urbanisme (d’où l’engagement de l’APERAU à nos cotés), pour apprendre comment d’autres professionnels veulent transformer la ville, et en réfléchir les effets pour nos métiers (d’où l’engagement de l’OPQU à nos cotés). La nécessité d’allier nos candidatures au CA nous amène à nous associer avec WWF, ce qui nous apportera d’autres enrichissements et certainement nous conduira vers de nouvelles actions collectives.