Quelle ambition pour l’urbanisme aujourd’hui ?

Un colloque qui restera dans les mémoires

C’est à Lyon que la Société Française des Urbanistes posait ses valises ces vendredi 8 et samedi 9 novembre 2019 pour célébrer le centenaire de la loi Cornudet, qui a institué la planification urbaine en France. Et quelles valises !  4 institutions (SFU/Société Française des Urbanistes, IUL/Institut d’Urbanisme de Lyon, OPQU/Office Professionnel de Qualification des Urbanistes, et APERAU/Association pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement et en Urbanisme) associées pour accueillir 7 Grands Prix de l’urbanisme, plus de 100 participants, mais aussi 2 tables rondes et 4 promenades urbaines qui ont suscité des discussions très riches sur notre époque et son urbanisme.

Vendredi matin, Michel Le Faou, vice-président de la Métropole Grand Lyon, délégué à l’Urbanisme et au Renouvellement urbain, à l’Habitat et au Cadre de Vie, inaugurait le colloque dans la salle du Conseil de la Métropole : après avoir évoqué les grandes périodes de développement de l’agglomération lyonnaise depuis l’institution de la loi Cornudet, il a présenté les principaux objectifs de développement affichés par le Grand Lyon, objectifs qui se traduisent à la fois par des outils  réglementaires comme le Plan Local d’Urbanisme et d’Habitat récemment approuvé, mais aussi par un travail partenarial associant public et privé dans le sens de l’intérêt général, ou par des expérimentations, par exemple en matière de requalification des espaces publics comme d’occupations temporaires de fonciers disponibles, qui permettent une approche plus souple de la fabrique de la cité.  

Intervention de Marlène Ghorayeb, architecte et docteure en urbanisme, enseignante et chercheuse à l’Ecole Spéciale d’Architecture et à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille
Laurent Vigneau, vice-président de la SFU, directeur de l’innovation d’Artelia, évoque les enjeux de l’urbanisme numérique

A partir des regards croisés de chercheurs et de praticiens expérimentés sur la loi Cornudet, jalon essentiel de l’histoire de l’urbanisme et plus généralement de celle de la pensée sur la ville, les participants motivés se sont livrés à des débats passionnants sur les leçons à retenir de l’histoire, les meilleures façons de les relayer aujourd’hui et les ambitions que l’on peut afficher pour l’avenir.

Une vaste fresque mondiale des actions de l’école française d’urbanisme ; des approches précises à partir des exemples de Lyon, Grenoble, Dunkerque, ou Bordeaux ; des regards numériques sur Santiago du Chili ; des discussions animées sur les notions d’échelles, de temps, d’acteurs et de cultures, grâce à un excellent assemblage d’experts : historiens, paysagistes, géographes, ingénieurs, géomètres, architectes, philosophes, … Autant de savoirs à partir desquels ont été dessinés les multiples visages de l’urbanisme, les deux grands témoins des tables rondes ayant tenté d’en esquisser une synthèse.

La journée du samedi a proposé quatre balades urbaines, conduites par des guides fortement impliqués dans les sites visités, et commentées par des lauréats du Grand Prix de l’Urbanisme.Vérifier sur le terrain  les enseignements de la veille, en parcourant quelques unes des grandes réalisations urbaines lyonnaises, qui plus est sous le soleil, a séduit les participants.

Promenade à vélo le long des berges du Rhône guidée par Emmanuel Jalbert, paysagiste fondateur d’In Situ, Grand Prix du paysage en 2018, et commentée par Henri Bava, paysagiste associé de l’agence TER, Grand Prix de l’urbanisme 2018

Il y a 70 ans, était instituée une Journée Mondiale de l’Urbanisme, le 8 novembre. Elle est célébrée dans plus de 30 pays à travers le monde, comme l’a rappelé Bruno Feracci, président de la SFU. Pour l’édition 2019, ne doutons pas que c’est en France et à Lyon que l’urbanisme a rassemblé quelques uns de ses meilleurs défenseurs et praticiens. Il nous faut maintenant capitaliser et valoriser tout ce qui a été dit et échangé durant ce moment intense et exceptionnel.