Le bidonville de la rue Pascal – JMU 2014 – ARI SFU

Dans un recoin de la cité des 4000 à la Courneuve, coincé entre des entrepôts, lignes de RER et voies rapides, s’est construit un petit quartier fait de matériaux de récupération et de déchets.

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CRÉDIT PHOTO : CAROLINE MOTTA

Des migrants originaires de Roumanie se sont emparés de cet espace à l’écart du passage pour construire leur habitat de manière très organisée. Une seule entrée, surveillée, permet d’accéder à ce micro-quartier. Le reste est protégé par une façade constituée de grandes tôles, derrière laquelle se sont accumulés 5 années de déchets jamais évacués par la collectivité, formant un second mur de 2,50 mètres de haut. La situation d’insalubrité est évidente, les rats sont nombreux et pourtant, une véritable organisation et un entretien constant caractérisent ce lieu.L’organisation est à la fois sociale (deux gardiens se relayent à l’entrée, deux personnes sont chargées du ménage chaque jour) et spatiale. Deux ruelles en impasse constituent ce bidonville qui n’est pas uniquement composé de maisons : une dalle de béton a été coulée par les habitants pour aménager une église, et des générateurs électriques ont été installés. Une douzaine de familles environ se cotise pour ces générateurs. Au bout de l’impasse où se rejoignent les deux rues, les toilettes côtoient les déchets. Au sol, entre les maisons, des revêtements de récupération ont été posés pour éviter de marcher dans la boue, et les arbres ont été soigneusement préservés.

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CRÉDIT PHOTO : CAROLINE MOTTA

Enfin, les maisons en elles-même sont assez homogènes : elles sont toutes composées d’une porte et d’une fenêtre horizontale de la taille d’une porte. Derrière les façades colorées et les superpositions de matériaux, se trouve une pièce unique d’environ 15m² contenant les lits ; les cuisines sont à l’extérieur, sous un abri, reprenant un des modèles roumains. Ces habitants qui ne sont pas des professionnels de l’urbanisme, sont parvenus à créer dans cet espace restreint une micro-cité reprenant les codes classiques d’un quartier, avec son église, sa place et ses rues aménagées. La différence avec un quartier traditionnel étant -outre l’insalubrité- les frontières qui l’entourent.

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CRÉDIT PHOTO : MÉDECINS DU MONDE