Quelles compétences, quelle qualification et quelles formations pour les urbanistes ?
(note de synthèse)
1) Les métiers de l’urbanisme sont nombreux, des fonctions très techniques à des rôles de conseil au politique, en passant par la conception et la gestion des projets. Ces métiers s’exercent dans le cadre de collectivités territoriales, de services de l’état, de grandes sociétés, de structures parapubliques, de bureau d’étude privés et aussi en exercice libéral. Leurs objets sont la transformation, l’étude et la gestion des territoires et des villes.
2) Les compétences des urbanistes sont toujours transversales et multiples, avec une dominante (que ce soit en sciences humaines ou politiques, géographie, architecture, ingénierie, étude des mobilités, environnement…). L’urbanisme est un travail complexe et le croisement des compétences est indispensable.
3) La formation requise est de niveau Bac + 5 après trois années d’études intégrées en aménagement et urbanisme (L3, M1, M2) ou bien au minimum deux années complètes de formation spécifique (M1, M2), validées par un Master en urbanisme ou son équivalent. La plupart des formations francophones reconnues sont réunies dans une association intitulée APERAU (Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et urbanisme). Les établissements s’appellent Ecole d’Urbanisme de Paris, Polytech Tours, Instituts d’Urbanisme de Lyon, de Grenoble, de Bordeaux, de Reims, d’Aix en Provence, etc.). Certains offrent une licence d’aménagement en préalable et une poursuite en doctorat. Ils ont tous en commun une charte d’enseignement et ont tous en commun la délivrance d’un Master d’urbanisme répondant à cette charte.
4) On accède au master à partir à partir de L3 diversifiées : géographie, sciences humaines, sciences politiques, écologie, équivalent L3 en architecture ou en ingénierie, etc. L’accès en L3 aménagement pour un cursus intégré de trois années en aménagement et urbanisme se fait depuis une L2 à partir des mêmes domaines cités ci-dessus et aussi depuis une prépa ou depuis des formations plus techniques telles que DUT.
5) Le choix du cursus initial de chacun (plutôt conception spatiale, ou technique, ou économique, ou social, ou politique…) se fait en fonction de son domaine d’excellence et de sa vocation, car sa formation initiale comptera dans l’exercice professionnel futur.
6) On peut devenir urbaniste avec un diplôme d’architecte, ou de géomètre ou de sociologue ou d’ingénieur (dans lesquels on retrouve une partie des nombreuses compétences requises des urbanistes). Certaines écoles d’architecture ou d’ingénieur offrent des spécialisations en projet urbain, urbanisme ou aménagement. Pour les urbanistes qui souhaitent se consacrer principalement à la conception urbaine ou à la maîtrise d’œuvre urbaine, le double diplôme est un passage fréquent. Il est possible aussi pour le titulaire d’un diplôme dans un domaine proche de l’urbanisme de compléter son bagage par la validation des acquis de l’expérience et/ou par la formation continue.
7) L’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU) délivre la qualification d’urbaniste en articulant deux séries de critères : la formation et la pratique professionnelle. A travers un dossier et une audition, la diversité des compétences et l’expérience du candidat sont analysées ainsi que sa capacité à percevoir les problématiques d’urbanisme et à agir en conséquence. La durée d’expérience requise varie selon les diplômes. Le titulaire d’un master d’urbanisme intégré en trois années d’étude peut demander sa qualification au bout de deux années d’exercice professionnel, celui d’un diplôme Bac + 5 moins spécifique au bout de trois à sept années d’exercice professionnel. Sans un diplôme proche de l’urbanisme, un accès exceptionnel à la qualification existe nécessitant à minima dix années d’exercice professionnel en urbanisme.