Une nouvelle balade urbaine: le « quartier Vaise-Gorge-de-loup-Loucheur » à Lyon

PRESERVER LE CARACTERE POPULAIRE D’UN QUARTIER EN FAISANT POURTANT DU TOUT NEUF AVEC UN AMENAGEUR 100% PRIVE :

LA PREUVE PAR LE QUARTIER « VAISE-GORGE-DE-LOUP-LOUCHEUR » à LYON. VISITE DU RESULTAT QUARANTE ANS APRES

Notre confrère urbaniste CHARLES LAMBERT a fait visiter aux membres de la Société Française des Urbanistes réuni pour leur Assemblée Générale Annuelle 2023, la trentaine d’hectares de partie dense de la Ville de Lyon sur laquelle il a travaillé il y a 40 ans pour transformer en 6 ans l’usine RHODIACETA et l’ancienne gare de stockage de charbon domestique de Gorge de Loup en un véritable Quartier du 9ème arrondissement de Lyon : VAISE-GORGE DE LOUP.

Retrouvez le film de la balade urbaine en cliquant sur ce lien

L’usine RHODIACETA était une énorme usine chimique (photo ci-jointe) fabriquant sur place en plein tissu urbain, la quasi-totalité des fils de NYLON et de TERGAL du Groupe chimique RHONE-POULENC – presque un millier d’emplois 24/24h et 7/7j sur le site- . La gare de dépôt de charbon de l’autre côté de la rue était l’une des 3 ou 4 aires de transfert du charbon de chauffe pour les ménages de  Lyon depuis le train ( voie ferrée sur la ligne LyonSt Paul-L’Arbresle) vers les attelages et les petits camions du « dernier kilomètre » ; ceci jusqu’au milieu des années soixante-dix. L’urbaniste s’est ici personnellement investi énormément de 1979 à 1985 environ pour alerter/concevoir un nouveau quartier/ démolir et dépolluer/ convaincre les autorités  qu’on pouvait conserver le caractère populaire du lieu tout en créant un véritable quartier de Lyon accroché à l’embryon existant de la place du Chapeau Rouge/ et surtout convaincre le groupe d’industries chimiques et pharmaceutiques Rhône-Poulenc de devenir maître d’ouvrage de tous le processus de transformation urbaine. Après une étude de définition que l’Agence d’Urbanisme de la Communauté Urbaine de Lyon a confié à Charles Lambert(Babylone Avenue à l’époque) sur fonds publics, l’opération elle-même s’est déroulée sous la forme d’une véritable « ZAC privée » qui n’ a reçu quasiment aucun subside public, à part le financement et la maîtrise d’ouvrage de la nouvelle station « Gorge de Loup » sur la ligne D du métro de Lyon et de la Gare-Voyageurs SNCF ferroviaire en interconnexion. « Nous avons emmené avec nous des sociétés de logement social  et de promotion immobilières classiques, des promoteurs de bureaux; ainsi que Rhône-Poulenc soi-même, pour y créer son siège secondaire national avant de le transformer en RP-Pharma puis SANOFI et d’y créer un autre nouveau siège de Sanofi ». Les effets d’entraînement sur la transformation spontanée du tissu urbain alentour ont été menés de front et se sont perpétués pendant dix années supplémentaires environ. Signe de l’époque, les Associés de BABYLONE AVENUE et Charles Lambert très largement parmi eux, ont été chargés de la conception-réalisation de plusieurs ouvrages dans et juste à l’extérieur du périmètre concédé dont : La nouvelle  station de Métro Gorge de Loup, la nouvelle Gare voyageurs de Gorge de Loup, le siège de Rhone-Poulenc, la réplique quasi souterraine (redondance et sécurité) du centre informatique mondial du Groupe R.P (détruit depuis car devenu inutile par la découverte du stockage informatique dans le « cloud » et remplacé par un ensemble de bureaux), un ensemble de logement social sur la rue Louis Loucheur en complément des programmes Loucheur de la 1ère moitié du XXème siècle, les espaces publics, les profils et les végétalisations des nouvelles rues et places. Bien sûr d’autres architectes sont intervenus: très souvent associés à Babylone Avenue pour l’équipe Curtelin-Ricard, et seuls pour Hubert Thiébault et son associé Frécon ( Jean-Philippe Ricard qui a beaucoup apporté et H.Thiébault moins, sont aujourd’hui décédés! ). Depuis, de nouvelles choses sont venues compléter le plan de composition initial sans le dénaturer. « Surtout, nous avions convaincu Rhône Poulenc d’abandonner les idées de rentabiliser en trop les beaux terrains collinaires abritant les jardins-ouvriers de l’usine et la « villa du directeur », et de les laisser dans leur état initial de jardins (désormais »familiaux ») et de villa. Cela a coûté cher aussi à la société du métro de lyon qui a du « clouer » les fondations de cette vieille demeure ( non-classée ou protégée au sens des textes) dans la colline pour que sa préservation (diversité et témoignage) soit compatible avec la géométrie de la nouvelle station de métro) . Etc. Un exemple( parmi d’autres peut-être) mais dont l’esprit d’insertion, de diversité, de mélange, de maintien réussi du caractère populaire du quartier, en font tout autre chose qu’une opération à photographier. En n’oubliant pas qu’ il y a 40 ans c’était l’une des plus grosses usines chimiques dangereuses de France ( comme Rouen, Toulouse, Besançon) et que, tout en préservant une réelle valorisation du foncier de l’usine, le bilan financier de toute cette transformation a grosso-modo été équilibré pour la maîtrise d’ouvrage privée sous la main de maître de Monsieur Jacques Madignier, cadre du groupe R.P, délégué par R.P pour assumer une tâche pourtant inconnue de lui auparavant ! ________________________________________________________________________________